Chaque soir ou presque, à la nuit tombée, Jean-Pierre Raffarin descend l'imposant escalier qui relie son bureau au rez-de-chaussée de l'Hôtel Matignon. Sa promenade d'après-dîner l'amène inévitablement dans le bureau de Dominique Ambiel, son conseiller en communication, son sparring-partner, l'indispensable copain. Le Premier ministre est parfois accompagné de son épouse Anne-Marie. La conversation se limite à quelques phrases ou peut durer une heure. Elle commence presque toujours par une taquinerie du chef du gouvernement : «Mais où étais-tu cet après-midi ? Tu faisais la sieste ? Je croyais que tu t'occupais de moi !» Les deux hommes discutent de la journée passée, préparent celle du lendemain. «C'est plus un moment de détente que de travail, commente l'un de leurs proches, avec Ambiel, il n'y a jamais de problèmes, ça rassure Raffarin. Il repart ensuite se coucher rasséréné.»
En quelques mois, l'ancien producteur à succès, grand manitou de la télé-réalité à la tête du groupe Expand (Fort Boyard, Koh Lanta, Popstars), est devenu le metteur en scène de la politique gouvernementale. Il coordonne les prises de parole, décide des interviews, les relit, les corrige, fait pression sur les patrons de presse quand un article lui déplaît. Surtout, il s'attelle jour et nuit à sa plus grande production : faire de l'ancien cadre en marketing de chez Jacques Vabres un Premier ministre populaire. Le 3 septembre, Dominique Ambiel contacte ses «copains» de TF1 à l'entendre, il est «copa