Chômage en hausse, recettes en baisse, Sécu au bord du gouffre : le gouvernement traîne quelques gros boulets dont il va avoir du mal à se débarrasser. Et à la différence de la réforme des retraites, dont le calendrier avait été fixé dès janvier, et globalement respecté, Raffarin et ses ministres ne semblent plus vraiment maîtriser la situation. Les arbitrages rendus ces dernières semaines pour les deux projets de budget pour 2004 Etat et Sécurité sociale commencent à filtrer. Difficile d'y voir une cohérence autre que la recherche de fonds de tiroirs à racler, en essayant de ne pas soulever les protestations de l'électorat traditionnel.
Chômage. La limitation à deux ans de l'allocation spéciale de solidarité (ASS), versée aux chômeurs en fin de droits (Libération de samedi), en est le dernier exemple connu. Pour grappiller 150 millions d'euros sur ses dépenses en 2004, le ministre des Affaires sociales, François Fillon, en est réduit à défendre une mesure dont il ne peut ignorer les conséquences dévastatrices pour les 130 000 chômeurs de très longue durée (plus de trois ans). Fillon s'est maladroitement défendu hier, dans le Journal du dimanche, en rappelant que «les partenaires sociaux ont décidé de même en réduisant la durée des allocations Unedic». Et il ajoute que ce n'est pas si grave, car «la chaîne de solidarité n'est pas rompue, puisqu'il y a le RMI».
Le ministre du Travail oublie d'abord qu'en décembre 2002 les syndicats avaient aussi fait appel à la solidarité d