Tentative de reprise en main, crispation ou volonté de resserrer les rangs dans une période préélectorale ? Lundi 15 septembre, au lendemain de la Fête de l'Humanité, lors de la réunion hebdomadaire du comité exécutif national (CEN, l'ex-bureau national), Marie-George Buffet a demandé aux dirigeants du Parti communiste d'«être responsables». Et d'évoquer, sans autre précision, «le besoin de revoir [les] statuts» du PCF. Dans le collimateur : Robert Hue, qui, depuis quelque temps, use (et pour certains abuse) de sa liberté de parole.
«Splendide isolement». Il faut dire que l'ancien président du PCF a récemment fait fort : le 12 septembre, à la veille de la Fête de l'Humanité, il sommait la direction du parti, dans une interview au Parisien, de cesser de «courir après les gauchistes». Et il demandait à Marie-George Buffet de privilégier l'union avec les socialistes en vue des régionales de mars. Sinon, expliquait Hue, le PCF risquait de sombrer dans «un splendide isolement [...] suicidaire». Une telle charge ne pouvait qu'irriter la secrétaire nationale du PCF. Contrainte de répondre à son prédécesseur dans son discours de clôture de la Fête, le 14 septembre, Buffet refusait de «rentrer dans des cases qui ne [leur] correspondent pas» : «Choisissez entre le PS et l'extrême gauche.» Le lendemain, devant le CEN, Hue s'est donc vu reprocher «d'essayer d'orienter les débats des communistes»...
Ce différend sur les alliances aux régionales a déjà fait une victime : Patrick Malavieille