En matière sociale, le gouvernement s'exerce au grand écart et cherche à la fois à satisfaire les demandes du patronat et à rassurer des salariés angoissés par les chiffres du chômage et une pluie de plans sociaux. Hier à Nancy, François Fillon, le ministre des Affaires sociales, a caressé les patrons dans le sens du poil en proposant d'«actualiser» le droit du travail. Il a fait deux propositions : «Flexibiliser certaines clauses relatives à l'embauche tout en sécurisant les droits des salariés» et «définir un nouveau contrat de travail correspondant à une durée de projet».
Hauts cris. Ce dernier ballon d'essai risque de faire grincer bien des dents syndicales. L'idée du «contrat de projet» ou «de mission» a en effet déjà été lancée par le Medef lors de la négociation sur la «refondation sociale» du printemps 2000. Avec pour but de casser le cadre, limité à dix-huit mois, du contrat à durée déterminée (CDD) et de créer un nouveau type de contrat, calqué sur un projet d'entreprise. Par exemple, le lancement d'un produit, le démarrage d'une nouvelle activité ou l'implantation d'une nouvelle unité. L'ensemble des organisations syndicales avait alors poussé les hauts cris, dénonçant à la fois une attaque en règle contre le code du travail et un pas de plus vers la précarité. Pour désamorcer un probable tollé, Fillon n'a pas manqué d'annoncer son intention d'installer dès cet automne «un système de deuxième chance» pour les salariés. La pierre angulaire de ce vaste chantier sera