Un record dans l'histoire de la Sécurité sociale en France : le trou creusé par l'assurance maladie en 2003 devrait atteindre 11 milliards d'euros. Les magistrats de la Cour des comptes l'avaient déjà laissé entendre la semaine dernière, en présentant leur rapport sur la Sécu en 2002. Ce chiffre devrait être officialisé cet après-midi par Jean-François Mattei, lors de la réunion de la commission des comptes de la Sécurité sociale.

Le ministre de la Santé admettait hier à Nancy, en marge des journées parlementaires de l'UMP (lire page 12) que «le déficit prévisionnel pour 2003 est abyssal». Malgré l'excédent que devraient encore dégager l'assurance vieillesse et les prestations familiales, le trou de la Sécu, toutes branches confondues, devrait friser les 9 ou 10 milliards d'euros. Un déficit comparable à celui de 1995, qui avait conduit à l'époque Alain Juppé à la réformer par ordonnances.

«Pédagogie». Le plus inquiétant est que si aucune mesure n'est prise pour tenter de juguler l'inflation des dépenses de santé, le déficit va encore s'aggraver en 2004. L'Accos, la caisse qui gère les flux financiers de la Sécu, prévoit déjà que, pour faire face, il lui faudrait une autorisation de découvert de 30 milliards d'euros. Celle-ci vient pourtant d'être discrètement portée par décret de 12,5 à 15 milliards.

Le gouvernement n'a cependant pas l'intention de lancer tout de suite une grande réforme de la Sécurité sociale. Jean-Pierre Raffarin rappelait dimanche sur M6 qu'il souhaitait pl