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Libération

Ses ministres font la leçon à Raffarin.

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Sarkozy et Fillon «conseillent» un Premier ministre affaibli.
publié le 23 septembre 2003 à 1h05

Jean-Pierre Raffarin n'a qu'à bien se tenir. Alors qu'il doit aujourd'hui donner le cap aux parlementaires UMP réunis à Nancy avec son «agenda 2006», il s'est vu administrer hier une leçon de «bonne gouvernance» par son numéro deux, Nicolas Sarkozy. «On a les marges de manoeuvre que l'on décide d'avoir, a lancé le ministre de l'Intérieur. Si elles ne viennent pas à nous, il faut aller les chercher. Plus le contexte est difficile, plus il faut agir.» Un avertissement à un Premier ministre affaibli qui mise surtout sur un retour de la croissance pour reprendre la main. Nicolas Sarkozy, lui, a refusé d'«être condamné à attendre une hypothétique reprise économique aux Etats-Unis, au Japon», ou même, a-t-il ironisé, en «Chine». «Nous avons été élus pour réformer le pays, il n'y aurait pas pire contresens que de demeurer immobile. Il faut non seulement agir, mais de surcroît le faire vite», a-t-il prévenu. Et d'ajouter, faussement amical : «Je partage totalement la volonté de Jean-Pierre Raffarin de refuser tout ce qui, de près ou de loin, pourrait ressembler à une pause dans les réformes.» Sarkozy a ensuite dressé son habituel topo sécuritaire, puis a délivré sa vision des relations entre la France et l'Europe, histoire de rappeler que la place Beauvau est un peu étroite pour lui.

Plaidoyer. Autre mem bre du gouvernement à faire entendre sa partition, le ministre des Affaires sociales, François Fillon. Sur un registre plus policé, il s'est lui aussi fendu de quelques conseils à l'