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Libération

Attention, un train peut cacher une dette

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Réseau ferré de France plombe les finances de l'Etat.
publié le 25 septembre 2003 à 1h07

Bercy va finir par faire des cauchemars ferroviaires. Au printemps, Eurostat, le service statistique de l'Union européenne, avait décidé que les sommes versées par l'Etat à Réseau ferré de France (RFF), établissement propriétaire des voies ferrées, seraient désormais prises en compte dans le calcul du déficit budgétaire. Et la France, bien contente d'avoir limité son déficit à 3 %, l'avait vu mécaniquement passer à 3,1 %... soit hors des critères de Maastricht.

Six mois plus tard, Eurostat enfonce le clou. Selon nos informations, Bruxelles a pris la décision de requalifier la dette de Réseau ferré de France (plus de 20 milliards d'euros) en dette publique. C'est-à-dire que cette coquette somme va venir s'ajouter aux 1 000 milliards d'euros d'endettement de l'Etat. Ce qui aura pour effet de dépasser encore plus allègrement la limite théorique des 60 % voulue par le traité de Maastricht. Une source gouvernementale assure toutefois que cela ne changera pas grand-chose : «C'est une goutte d'eau dans l'océan.» Avant d'ajouter : «Le seul changement, c'est que les gouvernements devront désormais traiter la dette de RFF avec plus d'attention. C'est d'ailleurs ce qu'on fait.» Une allusion utile pour décrypter la récente hausse de la TIPP sur le gazole. La semaine dernière, Jean-Pierre Raffarin, pour légitimer la hausse de 3 centimes du litre de diesel ­ qui rapportera 800 millions, plus 200 millions de TVA­, s'était retranché derrière des nobles arguments environnementaux en faveur du