C'est aujourd'hui l'heure des comptes douloureux. Ce matin, le Conseil des ministres adopte le projet de loi de finances pour 2004. Et déjà apparaît un bug majeur : le déficit de l'Etat va continuer à se creuser l'année prochaine. Il atteindra au moins 55 milliards d'euros, soit 3,7 % du PIB. Avec ce chiffre, révélé par les Echos hier et confirmé à Matignon, Jean-Pierre Raffarin va partager la palme du plus gros déficit des finances de l'Etat avec Edouard Balladur : depuis 1993, c'est lui qui détenait le record absolu avec 343 milliards de francs.

Malgré tout, dans l'entourage du Premier ministre, on cherche à faire bonne figure : «C'est un budget difficile, mais nous en sommes fiers.» Et de plaider l'exception historique de deux années consécutives d'une croissance économique atone, les «pires depuis 1992-1993».

Sécu. De fait, le projet de loi de finances anticipe une année qui promet d'être encore très difficile pour les finances publiques. Les rentrées fiscales continueront à se contracter de 1 milliard d'euros, en particulier l'impôt sur les sociétés et la TVA. Ce qui n'empêchera pas le gouvernement d'afficher une réduction des déficits publics (Etat, collectivités locales, établissements publics, Sécurité sociale), ceux qui comptent aux yeux de l'Europe. Malgré un déficit de la Sécurité sociale lui aussi en hausse (Libération d'hier), ils devraient s'afficher à 3,6 % du PIB en 2004, contre 4 % en 2003. Ce miracle est principalement dû à la bonne tenue des finances des col