Corse, envoyé spécial.
Génération FLNC. Ils ont entre 15 et 25 ans. Ils constituent la troisième génération d'indépendantistes après celle d'Edmond Simeoni, l'homme d'Aléria, lieu de la prise d'otages sanglante qui fait figure d'acte fondateur du nationalisme corse en 1975, puis celle de Jean-Guy Talamoni, porte-parole de Corsica Nazione. Ils se disent beaucoup plus déterminés que leurs aînés, déçus par «l'inefficacité de l'action politique», prêts à la clandestinité, déjà presque rompus à l'action violente. «Nos grands-parents et nos parents n'ont presque rien obtenu de l'Etat français, affirme l'un d'entre eux, étudiant à Corte. Nous le ferons plier (1).»
A Corte, début août, la plupart d'entre eux se sont retrouvés aux «Journées internationales» de la famille nationaliste. Joseph Colombani, président de la FDSEA et indépendantiste affirmé, n'est toujours pas revenu de l'attitude de son fils. Comme beaucoup d'autres adolescents, le minot a grimpé sur une chaise et s'est mis a scandé : «FLN !» «FLN !» (pour FLNC, Front de libération nationale de la Corse). Lorsque l'un d'entre eux a entonné l'hymne des clandestins (l'Armée des ombres), tous ont suivi. «Ils la connaissaient par coeur», s'étonne Joseph Colombani. L'agriculteur du Fiumorbu s'inquiète : «On ne les tient plus. Ils veulent tout, tout de suite. Je les comprends : ça fait longtemps qu'on attend. Moi, à 12 ans, je manifestais aux côtés de mon père. Mon oncle a été embarqué parce qu'il cachait des armes. Après trois mo