Que faire de Michel Rocard ? Parmi les arbitrages que François Hollande devra rendre dans le cadre de la préparation des élections de 2004 (régionales, cantonales, européennes et sénatoriales), celui réservé à l'ancien Premier ministre de François Mitterrand n'est sans doute pas des moindres. Car, comme le dit un député membre de la direction, «Rocard, c'est Rocard.» A traiter, donc, avec précaution.
Actuellement député européen, Michel Rocard, 73 ans, a fait savoir qu'il entendait rempiler, sur la liste de l'Ile-de-France, où le PS espère trois élus. Problème : ses tonitruantes déclarations du printemps en faveur de la réforme des retraites, au moment où le PS ramait pour s'y opposer, ont laissé des traces. «Quand je défends sa candidature dans ma fédération, je me fais secouer», rapporte un membre de la direction du PS. «Sa présence en position éligible fait grincer des dents, chez les militants, chez des élus et certains députés», confie un autre.
«Garanties». «On ne peut pas l'humilier. C'est difficile de le virer», fait valoir un proche de Hollande. «On ne peut pas donner le sentiment de couper les têtes de tous ceux qui s'expriment différemment», complète un député francilien. Le patron du PS et Michel Rocard se sont vus en juillet pour en parler. «Le premier secrétaire lui a donné des garanties», assure un proche du député européen. «Aucune décision n'est prise», dit aujourd'hui Hollande, en expliquant que le processus de désignation des candidats pour les européennes n