«On nous a mal compris !», a plaidé vendredi la Commission européenne. Contrairement au ton comminatoire d'un communiqué publié jeudi soir, Pedro Solbes, le commissaire chargé des Affaires économiques et financières, a fait savoir qu'il était plutôt satisfait des efforts budgétaires faits par la France. Gerassimos Thomas, son porte-parole, a très officiellement donné un satisfecit au gouvernement français : la prévision de croissance sur laquelle repose le projet de budget 2004 (+ 1,7 %) est jugée «crédible» et la stratégie de réduction des dépenses publiques «bien ciblée». «Le signal que nous recevons avec ce projet de loi est très, très encourageant (...). Le gouvernement français a compris qu'il fallait coopérer avec la Commission afin d'enrayer la dérive des comptes publics», ajoute un haut fonctionnaire bruxellois. «Il y a une vraie volonté de Paris de corriger le tir : le projet de budget est beaucoup plus raisonnable que les avant-projets qui avaient été annoncés dans la presse ces dernières semaines.»

Douche froide. La Commission s'est donc pris les pieds dans sa communication. Alors que Paris avait le sentiment d'avoir réussi à convaincre Bruxelles du bien-fondé de ses prévisions et de sa politique, le communiqué signé par Pedro Solbes et publié jeudi soir a fait l'effet d'une douche froide. «Si aucune nouvelle mesure n'est annoncée avant le 3 octobre, la Commission, en conformité avec le traité, activera les nouvelles étapes de la procédure de déficit excessif au co