Yves Salesse, président de la fondation Copernic, explique les objectifs du groupe Ramulaud dont il est l'un des initiateurs. Entretien.
Vous avez lancé un «appel pour une alternative à gauche». Un de plus depuis le 21 avril ?
Sauf que la situation a changé. Après plusieurs mois de gouvernement de droite et le mouvement social du printemps, la question d'un projet de société a été posée. A la différence des autres, notre appel rassemble des militants politiques et issus du mouvement social. Toute la difficulté à laquelle nous nous heurtions jusqu'à présent, c'était la coupure instaurée et approfondie sous la gauche plurielle entre politique et mouvement social.
L'appel de Ramulaud, c'est reconstruire une gauche plurielle en rouge vif ?
Absolument pas. L'objectif consiste à regrouper les forces de gauche mais aussi les individus représentatifs des grands courants existants, qui ne se reconnaissent pas dans le social-libéralisme afin d'agir ensemble sur la durée.
Pour les partis de gauche, n'est-ce pas une occasion de se refaire une virginité ?
On peut toujours s'interroger sur les calculs politiques des uns et des autres. Les signataires de l'appel s'accordent au moins sur le bilan qu'ils tirent de la politique du gouvernement Jospin : celui d'un échec global. Ce constat amène à considérer que la recomposition d'une majorité de gauche suppose une rupture avec le social-libéralisme.
A priori, la LCR considère que cette rupture n'est pas suffisamment consommée...
L'un de ses courants,