Que les courants existent ou non, le député de l'Essonne, Nicolas Dupont-Aignan, continue à faire entendre sa différence au sein de l'UMP. Samedi, il a réuni à Paris les responsables de ses quelque 200 clubs «Debout la République», avant de tenir un colloque à Sciences-Po sur un thème de haute volée, «Quelle France dans vingt ans ?», autour de personnalités comme l'historien Nicolas Baverez, l'économiste Jean-Paul Fitoussi ou le philosophe Paul Thibaud, directeur de la revue Esprit. «Le gouvernement fait ce qu'il peut, l'UMP vivote, Debout la République est là», s'est d'entrée enflammé Nicolas Dupont-Aignan. En début de semaine passée, il avait pronostiqué que le projet de budget 2004 concocté par le gouvernement conduirait la majorité «à une catastrophe politique» et critiqué la suppression de l'allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits. Samedi, il a estimé que «l'addition de demi-mesures ne fait pas une politique».
Tout en se situant dans la majorité, le député de l'UMP aspire à être le poil à gratter de l'UMP et à l'«oxygéner» avec sa doctrine souveraino-gaulliste. «La loyauté du soutien exige la franchise», a-t-il coutume de répéter. Mais ses sorties commencent à agacer les dirigeants de l'UMP. Qu'importe. A Alain Juppé, qui réclamait la semaine dernière aux parlementaires UMP réunis à Nancy de «se rassembler autour du capitaine Raffarin», Dupont-Aignan a répliqué devant ses amis que «le bateau ne tangue pas parce que quelques voix libre