Bouge, Marie-George, bouge ! C'est le message que les communistes, réunis samedi et dimanche en conseil national (le «parlement» du parti), ont adressé à leur secrétaire nationale. Afin d'exprimer l'inquiétude ambiante, certains ont pris prétexte du calendrier envisagé par Marie-George Buffet pour désigner les têtes de liste communistes aux régionales. Elles ne doivent être connues qu'en décembre. Un «trou noir» de trois mois qui paralyse le PCF, ont pointé plusieurs orateurs, alors que le PS accentue la pression sur son partenaire pour composer des listes d'union. Bref, un signe de plus de la léthargie de la direction.

C'est d'abord une querelle sur la stratégie à mettre en oeuvre dès les échéances électorales du printemps qui secoue la Place du Colonel-Fabien. Faut-il s'unir dès le premier tour avec le PS, comme le propose Robert Hue, ou cultiver son autonomie, comme le souhaitent les «orthodoxes» ? Mais par-delà ce clivage, tous incitent Marie-George Buffet à reprendre la main. Celle-ci ne veut toujours miser que sur ses «forums citoyens» ­ où se confronteraient communistes, socialistes, Verts, trotskistes, militants syndicaux et associatifs ­ pour doter le PCF d'une feuille de route. Ce n'est qu'ensuite que les communistes arrêteraient leurs choix stratégiques. En s'appuyant sur ces discussions élargies, Buffet espère sortir d'un tête-à-tête douloureux avec le seul PS.

Toutefois, cette démarche implique aussi que les communistes se dessaisissent en partie de leurs prérogat