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Boutin ressort le «dividende universel»

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La députée des Yvelines propose un revenu minimum d'existence.
publié le 30 septembre 2003 à 1h10

Neutraliser Christine Boutin et éventuellement trouver des idées : en confiant le 17 avril à la députée des Yvelines une mission de réflexion sur «l'isolement et le lien social», Jean-Pierre Raffarin faisait d'une pierre deux coups. Hier, elle a remis son rapport au Premier ministre. Des quarante propositions qu'elle a soumises, on en retiendra surtout une : ouvrir un débat sur «l'instauration du dividende universel».

Il s'agit en fait de la remise au goût du jour d'une vieille idée curieusement partagée par des économistes libéraux et des théoriciens d'extrême gauche, le revenu minimum d'existence. Revu et corrigé par Christine Boutin, cela revient à verser à chacun, de la naissance jusqu'à la mort, une allocation mensuelle de 330 euros par mois. Ce «dividende universel» se substituerait en tout ou partie aux aides sociales (RMI, allocations familiales...)

«Il faut le considérer comme le fruit d'un héritage», plaide Christine Boutin, «un legs générationnel matérialisant les droits et devoirs». Faut-il l'accorder aux étrangers ? Et si oui à partir de combien d'années de résidence en France ? Faut-il continuer à la verser aux détenus ? Pour la députée des Yvelines, la réponse à ces deux questions est oui.

Elle se montre beaucoup moins convaincante sur le financement et sur l'effet «trappe à bas salaire» que provoque ce type d'allocation. Un revenu minimum d'existence autoriserait en effet les entreprises à payer sous le minimum vital. C'est pour cela qu'il ne déplaît pas à certa