A l'origine, cela ne devait être qu'une simple validation de l'accord sur la formation professionnelle bouclé le 20 septembre par les partenaires sociaux au terme de deux ans de négociations. A l'arrivée, le texte que présentera en novembre François Fillon affiche de grandes ambitions. Le ministre du Travail parle d'une «grande loi sur la formation professionnelle, qui réformera l'apprentissage et permettra de mettre en place une réforme de la démocratie sociale». D'ici au 8 octobre, il recevra l'un après l'autre tous les dirigeants syndicaux, en commençant demain par François Chérèque (CFDT) et Jean-Luc Cazettes (CFE-CGC).
Canicule et chômage. Pourquoi rassembler ainsi en une «grande loi» des textes sociaux très divers ? La réponse tient en deux mots : canicule et chômage. L'hécatombe d'août a en effet repoussé d'un an une réforme de la Sécurité sociale qui aurait nécessairement comporté des mesures de déremboursement touchant particulièrement les personnes âgées. Il s'est ainsi libéré dans le calendrier parlementaire un créneau pour une loi sociale, présentée comme la réponse d'un gouvernement accusé de baisser les bras face à la montée du chômage. En réformant la formation professionnelle et le dialogue social, François Fillon espère reprendre la main. Son projet pourrait aussi intégrer des mesures sur le «droit au reclassement», si les partenaires sociaux qui négocient sur le sujet trouvent un accord. Jean-Pierre Raffarin n'a pas exclu cette hypothèse le 21 septembre sur