Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris, a longtemps été chargé au PS des relations avec les syndicats. Il salue le caractère «historique» de la décision de la CGT et y voit une «bonne nouvelle» pour «les réformistes de gauche».
En quoi la décision de la CGT de signer l'accord sur la formation professionnelle marque-t-elle, selon vous, un tournant ?
Cette signature a un petit parfum historique. Il s'agit de l'aboutissement d'une logique de rupture avec la culture communiste. Après le refus de l'ordre de Lénine par Georges Séguy au début des années 70, la démarche de retrait de la Fédération syndicale mondiale (FSM) engagée par Henri Krasucki, le retrait du bureau politique du PCF au congrès de l'Arche d'octobre 2001 sous Louis Viannet et l'adhésion en 1999 à la Confédération européenne des syndicats (CES), Bernard Thibault va au bout de la logique. Il endosse une culture contractuelle de compromis.
La CGT signe là son entrée dans le syndicalisme réformiste ?
Cette évolution, qui intervient après la rencontre entre François Chérèque et Bernard Thibault, ouvre l'ère d'un double recentrage : celui de la fin de l'a priori positif de la CFDT à l'égard du gouvernement et de la fin de l'a priori négatif de la CGT vis-à-vis des réformes. Cette démarche avait commencé lorsque Nicole Notat avait été invitée au congrès de Strasbourg de la CGT, qui avait vu l'élection de Bernard Thibault.
Mais ce tournant intervient au moment où c'est la droite qui gouverne...
Le gouvernement va évidemmen