Le projet de budget 2004 à peine bouclé, le ministère des Finances tente de limiter la casse pour 2003, un exercice qui donne lieu à une empoignade feutrée entre Bercy et le ministère de la Défense. La pomme de discorde, 600 millions d'euros, s'appelle les «opérations extérieures». Celles qu'effectue l'armée française, en Afghanistan ou en Côte-d'Ivoire.
Crédibilité. Michèle Alliot-Marie refuse de payer la facture car le président de la République a «sanctuarisé» les moyens de la Défense. Cette année, les armées auront reçu près de 40 milliards d'euros, une enveloppe qui passera à 41,6 milliards l'an prochain. Mais, depuis deux ans, le chef de l'Etat s'est engagé à ce que les «opex», par nature imprévisibles, soient toujours financées en sus du budget du ministère. Pour le ministre des Finances, Francis Mer, et celui du Budget, Alain Lambert, l'enjeu est considérable : si les «opex» sont financées sur les charges communes, le budget 2003 risque fort de dépasser la norme de dépenses qui, selon la loi de finances, ne doit excéder en aucune façon la somme de 273,8 milliards d'euros.
Vu de Bercy, c'est une question de crédibilité vis-à-vis des partenaires européens : dans le débat difficile sur les déficits publics (au moins 4 % du PIB en 2003, et 3,6 % prévus en 2004), Paris jure ses grands dieux que les dépenses de l'Etat ne croîtront plus d'une année sur l'autre jusqu'en 2007. Or, Francis Mer doit rencontrer ses collègues du conseil Ecofin les 6 et 7 octobre, avec mission de le