Pour l'Etat, la grève des fonctionnaires n'a pas que des mauvais côtés. Le long conflit sur les retraites lui permet de faire des économies substantielles. Selon un membre de la commission des finances de l'Assemblée, les retenues sur salaire des grévistes se monteraient à quelque 800 millions d'euros. Une somme supérieure au budget du ministère de l'Ecologie. Car le gouvernement a appliqué la jurisprudence du conseil d'Etat sur le régime de la grève dans la fonction publique.
Ces 800 millions ne seront pas de trop pour aider à boucler le budget 2003. Le gouvernement recherche toujours 600 millions pour les «opérations extérieures» («opex») des Armées, qu'Alliot-Marie refuse de financer sur ses crédits (Libération d'hier). C'est donc le budget général qui paiera. Quelques centaines de millions seraient disponibles sur la gestion de la dette de l'Etat et un tiers de la somme pourrait être reporté sur 2004. Les «opex» fournissent aussi l'occasion à certains députés de la majorité de remettre en cause la «sanctuarisation» de la Défense. C'est le cas d'Hervé Mariton, député UMP du groupe des «réformateurs», qui exige que les efforts d'économie touchent aussi les Armées.
Le député UMP François Cornut-Gentille a, lui, invité les «réformateurs» «à éviter les effets de manche médiatiques» et à «soutenir l'action du gouvernement dans un contexte économique difficile». Un appel à la discipline qui n'a pas empêché, mardi soir, une cinquantaine de députés UMP, pour la plupart ex-UDF, de s