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Libération

Des calculs faussés pour un slogan facile

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Les 35 heures coûteraient 5 milliards d'euros et non pas 15.
publié le 4 octobre 2003 à 1h15

C'est le chiffre qui frappe : les 35 heures représenteraient un coût de 15 milliards d'euros pour les finances publiques. Equivalent à un point du PIB de la nation. Conclusion facile : sans la réduction du temps de travail, les déficits publics ne devraient pas dépasser les 3 % du PIB, alors qu'ils représenteront cette année 4 % de la richesse créée. Le problème, c'est que ce calcul d'apothicaire est rien de moins que simpliste. Sollicités, les services d'Alain Lambert, ministre délégué au Budget, demeurent extrêmement évasifs. Selon eux, le ministre comprenait dans son raisonnement les allègements de charges dus à la RTT, les embauches dans la fonction publique hospitalière, les allègements de charges pour soutenir la hausse du Smic. Argumentaire repris et détaillé par le député UMP d'Indre-et-Loire Hervé Novelli.

Les allègements de charges. Ils s'élèvent en 2003 à 15,9 milliards d'euros. Sur cette somme, il faut retrancher les 7,5 milliards d'euros correspondant aux allègements de charges et autres «ristournes» décidés par Edouard Balladur puis Alain Juppé avant mars 1997. D'autre part, les emplois créés par la réduction du temps de travail ont des «effets retours» puisque les nouveaux postes génèrent des rentrées fiscales et sociales. 350 000 postes créés (les évaluations vont de 220 000 à 450 000) génèrent chaque année 4,2 milliards d'euros de cotisations sociales. Le coût net serait donc plus près de 4,2 milliards hors plus-values fiscales pour l'Etat, et sans compter le