Haro sur les 35 heures. Après la conjoncture internationale, le gouvernement a une nouvelle excuse pour expliquer la panade économique dans laquelle il se débat : la réduction du temps de travail votée sous la gauche. Vendredi, le ministre de l'Economie, Francis Mer, a qualifié les 35 heures de «mauvaise mesure», qui coûte à l'Etat «au moins» 10 milliards d'euros par an. La veille, le ministre du Budget, Alain Lambert, avait été très clair : «Sans les 35 heures, qui représentent pour l'Etat un coût de l'ordre de 100 milliards de francs (environ 15 milliards d'euros) par an, la France serait probablement en dessous des 3 % du PIB» de déficit public. Et ne se serait pas fait taper sur les doigts par Bruxelles. Une brèche dans laquelle les libéraux de l'UMP (les «réformateurs») se sont immédiatement engouffrés. Hervé Novelli, député d'Indre-et-Loire, «partant du constat qu'une large partie de la croissance française s'est évaporée du fait de l'application autoritaire et indifférenciée des 35 heures», a proposé vendredi la création d'une commission d'enquête à ce sujet. Avec, en arrière-pensée, l'abrogation pure et simple des lois déjà «assouplies» par François Fillon l'an dernier. Cette initiative a trouvé un vaste écho dans les colonnes du Figaro, qui a consacré vendredi une dizaine d'articles à dénoncer la «toxicité des RTT». Refusant de se faire piéger dans un débat à charge, les socialistes se sont empressés de déposer avant la droite une proposition de commission d'enquête
Pour l'UMP, tout est la faute aux 35 heures
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publié le 4 octobre 2003 à 1h15
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