Cet après-midi, Bernard Thibault entrera dans le bureau de François Fillon pour parler dialogue social. La CGT est en effet la dernière des six organisations syndicales reçues par le ministre du Travail dans le cadre de ses consultations sur cette réforme du dialogue social. Depuis le 15 mai et le refus par la CGT d'approuver la réforme des retraites, c'est la première fois que le secrétaire général de la première organisation syndicale est reçu par le ministre du Travail. Avant les grandes manifestations du printemps, Bernard Thibault était régulièrement reçu rue de Grenelle. Le 11 décembre 2002, il y avait même été accueilli par Fillon pour fêter, en compagnie de son homologue de la CFDT François Chérèque, les résultats aux élections prud'homales.
François Fillon n'a jamais caché qu'il avait «un très grand respect» pour le secrétaire général de la CGT. «Comme pour l'ensemble des dirigeants syndicaux», s'empresse-t-on d'ajouter au ministère. Le fait est que le courant passe particulièrement bien entre les deux hommes. Question de génération, d'abord : Fillon a 49 ans, Thibault 44. D'expérience de terrain, aussi. «Dans la Sarthe, chez Moulinex ou Philips, le ministre a beaucoup appris des syndicalistes, aussi bien CGT que CFDT», rappelle un de ses collaborateurs. Surtout, Fillon sait qu'il ne peut pas, comme il le souhaite, développer le champ de la négociation sociale si la CGT ne sort pas du syndicalisme de contestation.
Remous. C'est pour cela, afin de ne pas mettre Bernard