Francis Mer reprend son bâton de pèlerin européen : le ministre de l'Economie est aujourd'hui à Trèves (Allemagne) pour rencontrer son homologue Hans Heichel. Puis tous deux se rendront à Luxembourg pour un conseil économique et financier de l'Union. Aucune décision ne sera prise concernant les déficits français, mais Francis Mer a néanmoins une «mission» : convaincre ses quatorze collègues que la France est bel et bien sur la voie de l'orthodoxie, et obtenir un délai d'un an pour retarder à 2005 le retour des déficits publiques (4 % du PIB en 2003, 3,6 % prévus en 2004) sous la barre des 3 % fixée par les traités.
Projections. Le danger ne vient plus de la Commission européenne, qui a radicalement changé de ton vis-à-vis de Paris. Les prévisions économiques contenues dans le budget sont désormais jugées «crédibles» par Pedro Solbès, le commissaire chargé des questions économiques, qui écarte l'idée d'appliquer les sanctions prévues dans les traités. Pourtant, les projections fournies par Bercy méritent interrogations. Le retour sous la barre des 3 % ne s'obtiendrait qu'à condition de geler les dépenses de l'Etat jusqu'en 2007. De même, la réforme de la Sécurité sociale devrait diviser par deux la dérive (+ 6 % par an) des dépenses de santé. Un challenge réussi une seule fois, en 1996, par Alain Juppé, avec le résultat politique que l'on sait. Un tel scénario est-il crédible alors que le gouvernement Raffarin cherche en ce moment quelques centaines de millions d'euros pour re