Dix mois pour découvrir un «nouveau monde». Celui de l'Assemblée nationale. Christian Blanc a pris son temps. Il avait pourtant signé une arrivée en fanfare après son triomphe dans les Yvelines, terre chiraquienne, face à un candidat UMP. C'était en décembre. Dix mois plus tard, l'ancien PDG de la RATP et d'Air France, 61 ans, fait enfin sa rentrée parlementaire. Le député apparenté UDF présente aujourd'hui une proposition de loi sur son sujet favori : le service minimum dans les transports publics. Un texte dont il rêvait lorsqu'il était encore à la tête des entreprises publiques...
Guerre. Le gouvernement ne semble pas prêt à signer cette déclaration de guerre aux syndicats, mais Christian Blanc n'en a cure : il affirme que sa loi, qui arrive selon lui à marier deux principes constitutionnels (le droit de grève et la continuité du service public), est tout à fait «acceptable» pour Jean-Pierre Raffarin. Et si sa proposition est rejetée, ce sera bien la preuve que la France demeure sous la férule du «couple antiréformes gouvernement-syndicats».
Pour faire passer sa loi, Blanc avance deux autres arguments : le service minimum est une promesse électorale de Jacques Chirac et, d'autre part, une écrasante majorité des députés UDF et UMP y sont favorables. Le hic, c'est que cette proposition met dans l'embarras son ami Gilles de Robien, qui n'avait pourtant pas ménagé sa peine pour le soutenir lors de son élection dans les Yvelines. Le ministre des Transports, seul UDF du gouvernem