Gare aux impôts locaux ! Avec une hausse de 4 % du produit de la fiscalité locale, les collectivités locales sont en train de grignoter, voire d'engloutir, tous les efforts de communication du gouvernement Raffarin basée sur la baisse de l'impôt. En fait, le taux de l'impôt a en moyenne peu bougé (+2,2 %), mais la base imposable, elle, a grossi en raison de la construction de nouveaux logements et du fait que France Télécom paye enfin sa taxe professionnelle aux communes.
Désordre. Il n'empêche, la taxe d'habitation sera bientôt dans la boîte aux lettres de tous les ménages ; de quoi dégoûter un électeur de droite comme de gauche. Hier, le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, mais aussi maire de Vitré et président du conseil général d'Ille-et-Vilaine, Pierre Méhaignerie, a sonné le tocsin : ce désordre fiscal, plaide-t-il, risque de provoquer une «inquiétude liée à la perception des Français qui ont le sentiment que c'est la même main qui leur baisse l'impôt sur le revenu et qui augmente les impôts locaux». Autre effet pervers dénoncé : «La décentralisation risque de devenir impopulaire, car synonyme de hausse, à terme, de la fiscalité, alors qu'elle est vitale pour le pays.»
La majorité a bien trouvé quelques boucs émissaires pratiques pour justifier cette hausse de la fiscalité : Patrick Devedjian, secrétaire d'Etat aux Libertés locales, et Pierre Méhaignerie ont pointé du doigt la charge représentée par l'allocation personnalisée d'autonomie (AP