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Libération

Référendum : Raffarin pousse Chirac à dire oui.

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Le Premier ministre veut faire ratifier par les Français la nouvelle Constitution européenne. Chirac, échaudé par la dissolution de 1997 et la consultation corse, joue la prudence.
publié le 9 octobre 2003 à 1h18

Pour lui, c'est «oui». La droite se divise sur le sujet, Jacques Chirac joue la montre, Jean-Pierre Raffarin, lui, n'a pas d'états d'âme : «La nouvelle Constitution européenne doit être ratifiée par un référendum.» Lors d'une rencontre informelle avec la presse, lundi à Moscou, le Premier ministre a été très clair : «Un vrai européen ne peut pas ne pas vouloir d'un référendum. On ne peut pas laisser cette question se régler entre le Parti socialiste et l'UMP, on ne peut pas faire ça en douce.» Selon lui, «il y a une montée de l'euroscepticisme en France, un rejet des élites. Les gens ont l'impression d'une captation de la parole, surtout au sujet de l'Europe». Il faut donc leur donner la possibilité de s'exprimer directement, même si c'est un risque politique «énorme», reconnaît-il.

Emballement. Visiblement très motivé sur la question, Raffarin a même déjà des slogans en magasin pour une éventuelle campagne référendaire : «Changeons l'Europe. Un nouveau siècle, de nouvelles institutions, une nouvelle Europe.» Cet emballement du chef du gouvernement accentue la pression sur l'Elysée. Car Jacques Chirac n'a ni envie, ni intérêt à se précipiter pour trancher une question qu'il estime piégée. «Il n'en parle pas encore, confirme Raffarin. Ce n'est pas le moment, il faut attendre la fin de la conférence intergouvernementale», qui s'achèvera au plus tôt mi-décembre.

Le Premier ministre, lui, a de nombreuses raisons de ne pas hésiter. Il a d'abord beaucoup à se faire pardonner en mati