A l'UMP, la chasse au Bayrou est ouverte. «Il est totalement à la dérive. Son discours sur l'air du "Tout va mal et Raffarin ne fait rien'', ce n'est rien d'autre que du populisme. Il faut qu'il fasse très attention», menace un haut dirigeant du parti chiraquien. Comme bon nombre de ses collègues, il se dit «excédé» par les critiques de plus en plus sévères que le président de l'UDF adresse au gouvernement et au président de la République. Ce cadre de l'UMP requiert pourtant l'anonymat car, dit-il, «on ne sait pas encore s'il dira non à un accord électoral». Sous-entendu, si l'année 2004 n'était pas aussi chargée en élections (régionales, cantonales, européennes, sénatoriales), centristes et chiraquiens seraient déjà en guerre ouverte...
Ambition. De fait, il ne se passe pas une semaine sans que Bayrou ne fasse la leçon à Raffarin : sur l'éducation, les intermittents du spectacle, les baisses d'impôts, les 35 heures... A chaque décision du gouvernement (qu'il est censé soutenir), il saute sur l'occasion pour marquer sa différence. Plus fort encore, il n'hésite pas à s'en prendre directement à Chirac. Jeudi, dans le Parisien, Bayrou a vivement critiqué «l'absence» du chef de l'Etat qui contribuerait à «l'inquiétude du pays». Pour les députés UMP, on n'est pas loin du crime de lèse-majesté. Eric Raoult, élu chiraquien, qualifie ce discours de «quasi oppositionnel». «Malgré son double langage qui consiste à dire qu'il veut aider la majorité, il est clairement en train de s'en di