C'est le schizo du gouvernement. Gilles de Robien, ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement, seul à porter l'étiquette UDF dans une équipe UMP, assume sa drôle de position : être solidaire du gouvernement tout en restant fidèle au parti qui le critique. Il a deux patrons et, en bon centriste, s'en accommode : «Raffarin, c'est mon copain historique, Bayrou, c'est mon chef de parti.» Très content d'être ministre «mon souhait est de rester au gouvernement», avoue-t-il , il s'espère «utile à tout le monde». Le Premier ministre a besoin d'un UDF autour de la table du Conseil des ministres et «Bayrou apprécie que je lui raconte comment ça se passe à l'intérieur.»
Diatribes. Les deux hommes discutent au téléphone quasiment tous les dimanches. Entre Bayrou qui hurle contre la politique du gouvernement, et Raffarin qui se laisse aller à des diatribes antieuropéennes, Robien tente de jouer les Monsieur bons offices. «Le Premier ministre a eu des phrases antieuropéennes un peu hard, concède-t-il, mais je n'ai aucun doute sur ses convictions profondes.» Il reconnaît aussi que le président de l'UDF y va parfois «un peu fort». Et lui donne un conseil : «Ce n'est pas quand il est le plus "poil à gratter" qu'il est le plus écouté.» De son côté, Bayrou lui accorde un rôle de «facilitateur» dans les rapports qu'entretiennent centristes et chiraquiens. «Robien est pétri de loyauté. Dans sa situation, dont on peut dire qu'elle est délicate, il arrive à porter la différence de l