Menu
Libération

Sarkozy et Fillon mettraient bien leurs chaussons à Matignon.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 octobre 2003 à 1h21

Quand un Premier ministre dégringole dans les sondages, les successeurs potentiels ne sont jamais bien loin. Officiellement, Jacques Chirac conserve son soutien à un Premier ministre qu'il souhaite «user jusqu'à la corde», selon l'expression d'un ministre. Il entend le laisser conduire les élections régionales du printemps. Si ces échéances se passent bien pour la majorité, Jean-Pierre Raffarin pourrait même voir son bail reconduit à Matignon. Dans le cas contraire, il a du souci à se faire. Et c'est cette seconde hypothèse qui a, depuis déjà plusieurs semaines, éveillé les appétits au sein même de son équipe. A commencer par ceux de deux ministres, Nicolas Sarkozy et François Fillon.

Le 22 septembre, lors des journées parlementaires de l'UMP, à Nancy, les numéros 2 et 3 du gouvernement sont sortis du bois pour prononcer de véritables discours de politique générale. Et tous deux manquaient à l'appel lors du traditionnel dîner qui réunissait membres du gouvernement, députés et sénateurs, signifiant ainsi qu'ils avaient mieux à faire. Ces absences ont été peu appréciées par Raffarin.

Grosse caisse. Dans des styles opposés, les deux hommes construisent leur image de challengers. A coups de grosse caisse pour Nicolas Sarkozy, à pas de velours pour François Fillon. Le premier déclare franchement ses intentions. Il se voit à Matignon, et même à l'Elysée. Le second jure ne penser à rien. «On ne parle jamais de l'après», assure un de ses conseillers. Pourtant, lui aussi croit en ses c