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Libération

Jospin, le socialiste qui se fait entendre quand il écrit

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publié le 14 octobre 2003 à 1h22

Grosso modo, les socialistes disent la même chose depuis des mois. Mais quand c'est Lionel Jospin qui l'écrit, ils ne peuvent que constater la différence d'impact. Hier, la publication dans Libération de la tribune de l'ancien Premier ministre dénonçant «le temps des mystificateurs» aura permis aux dirigeants du PS de mesurer le chemin qu'il leur reste à parcourir avant de redevenir audibles. Et souligné un peu plus le défaut de leadership dont souffre le parti depuis sa retraite. La droite ne s'y est d'ailleurs pas trompée, qui est tombée à bras raccourcis sur Jospin, renvoyant la gauche à son échec de 2002. L'UMP Renaud Donnedieu de Vabres a dénoncé «l'expression sectaire et caricaturale» de l'ancien chef du gouvernement, et a même évoqué «un cheval de retour, cheval d'orgueil».

«Dégâts». Mais c'est chez les socialistes que la tribune aura fait le plus gloser. Alors qu'ils s'échinent cahin-caha à critiquer jour après jour la politique du gouvernement, quand Lionel Jospin s'y colle, «bonjour les dégâts», reconnaît un membre du secrétariat national. Vincent Peillon, co-leader du courant minoritaire Nouveau Parti socialiste (NPS), le constate : la parole de Jospin est «plus ferme que celle que l'on entend dans la bouche des grands leaders du parti». Manuel Valls, secrétaire national et ancien chargé de communication de l'ex-Premier ministre, trouve cela normal : «Il est le mieux à même de porter une critique juste, cohérente et crédible de Chirac.» Une question de point de vue