Le «déclin» au secours de Raffarin. Un seul homme, fût-il un Premier ministre à l'action particuliè rement contestée, ne saurait être tenu pour seul responsable des difficultés économiques et sociales qui assaillent la France. Tel est, en substance, le verdict de l'Observatoire de l'opinion Louis-Harris-Libération-AOL (1). Après la dégringolade de septembre, le chef du gouvernement ne perd qu'un point en octobre, pour se caler à 37 % d'opinions positives (contre 57 % d'avis contraires), Jacques Chirac reculant, lui, de 2 points, à 48 %. Pour autant, les raisons de la mansuétude de l'opinion ne sont pas franchement rassurantes. Ainsi 63 % des personnes interrogées approuvent-elles l'antienne serinée par l'essayiste Nicolas Baverez, selon lequel la France serait «en déclin», une situation non imputable à Jean-Pierre Raffarin.
Défausse. L'ex-patron de la région Poitou-Charentes n'est pas davantage accusé d'être le principal responsable du «ralentissement de l'économie française». 49 % des Français jugent le «contexte économique international» prioritairement coupable, une variante du «contexte récessif» avancé la semaine dernière par Raffarin pour s'exonérer de ses responsa bilités. Sa défausse recueille d'ailleurs un écho certain, puisque 31 % des Français dénoncent les «contraintes de l'Union européenne» comme cause essentielle du marasme, tandis que la même proportion accuse les 35 heures. La réduction du temps de travail attise le clivage droite/gauche : 45 % des Français (6