Un état des lieux avant la fin de l'année, des propositions au printemps 2004, des mesures concrètes en 2005 : Jean-Pierre Raffarin a fixé hier le calendrier de la réforme de la Sécurité sociale lors de l'installation du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie, dont le président sera l'ancien commissaire au Plan Bertrand Fragonard.
Une réforme d'autant plus urgente que le trou de la Sécurité sociale va se creuser de plus de 20 milliards d'euros en 2003-2004, en raison uniquement du dérapage des dépenses de santé. «Notre pays se paye sa santé à crédit, a estimé Jean-Pïerre Raffarin. Ce n'est pas responsable vis-à-vis des générations futures.»
Le cahier des charges que le Premier ministre fixe au Haut Conseil peut se comparer à celui que Lionel Jospin avait assigné au Conseil d'orientation des retraites (COR), au printemps 2000. Les travaux du COR avaient permis un relatif consensus sur la réforme des retraites. Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, s'était appuyé sur ce «diagnostic partagé» pour mener la négociation avec les partenaires sociaux, et élaborer la loi votée cet été.
Doute. Le calendrier que Jean-Pierre Raffarin impose au Haut Conseil est beaucoup plus serré que celui du COR. «Il n'est pas cohérent avec celui que le gouvernement s'est fixé pour mener sa réforme, constate Claude Pigement, délégué du Parti socialiste pour les questions de santé. Au point qu'on peut se demander s'il ne s'agit pas d'une sorte de paravent pour une réforme de l'assu