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Libération
Interview

«La légitimité des signataires doit être forte»

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publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Directeur de recherches au Cevipof (Centre d'étude de la vie politique française), Guy Groux analyse les causes du particularisme syndical français.

Avec moins de 10 %, la France a un taux de syndicalisation très faible. Pourquoi ?

C'est en effet très en dessous des autres grands pays. Première cause : la division syndicale. Avec la création de l'Unsa, de SUD, de la FSU, la dispersion ne fait que s'accroître. Et, pour autant, les syndicats ne ratissent pas plus large. Second élément : la très faible influence qu'ont les syndicats sur les grandes décisions politiques et industrielles, et même sur les règles sociales. Sans aller jusqu'à la cogestion à l'allemande ou la loi négociée pratiquée aux Pays-Bas, ils pourraient avoir une meilleure place. En France, le taux de syndicalisation n'a jamais été élevé : juste après Mai 68, il a culminé à 22 % ou 25 % avec cinq syndicats. A l'époque, il était de 80 % dans les pays scandinaves et de 45 % en Allemagne avec un seul syndicat.

Le lien historique entre syndicalisme et politique n'est-il pas aussi en cause ?

Le poids de l'Etat en France agit comme une courroie de transmission à l'envers, des syndicats vers les partis. Pourquoi se syndiquer quand au final c'est l'Etat qui décide ? Et le recentrage syndical de la CFDT ou le tournant amorcé par la CGT n'y ont rien changé.

Pourquoi le syndicalisme de service ne s'est-il pas développé, alors qu'il a créé la mutualité ?

En France, on n'est pas obligé d'être adhérent d'un syndicat pour bénéfici