On s'attendait à un coup de gueule de Force ouvrière. La surprise est venue de la CFE-CGC (Confédération française de l'encadrement et des cadres). Hier, les cadres ont claqué la porte de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective consultée sur la future loi modifiant les règles du dialogue social. Jean-Marc Icard, qui conduisait la délégation CGC, a juste pris le temps de lire une déclaration à l'adresse de Fillon : «Sachez, Monsieur le ministre, que jamais nous ne vous suivrons sur le chemin du dépeçage du droit du travail. Votre dirigisme nous montre que vous passez outre l'équilibre auquel les partenaires sociaux étaient parvenus !»
«Fillon avait l'air surpris et passablement mécontent», raconte un participant à ce conclave qui rassemblait tous les partenaires sociaux. Avec la CFDT, la CGC avait soutenu le 15 mai le projet de réforme des retraites issu de la négociation gouvernement-syndicats. Le clash n'en est que plus violent. D'autant que la CGC ne s'en prend pas frontalement à l'accord majoritaire (lire ci-contre), mais mène la fronde contre d'autres dispositions, celles que conteste l'ensemble des syndicats. Au total, tous les partenaires sociaux, Medef compris, sont sortis mécontents de l'entrevue et ont demandé au ministre de revoir sa copie.
Ainsi, à propos de la règle qui veut qu'un accord d'entreprise soit toujours plus favorable au salarié qu'un accord national, de branche ou interprofessionnel, le projet de loi prévoit que, sous certaine