François Bayrou lâche ses coups. Alors que les négociations électorales pour les régionales s'éternisent entre son parti et l'UMP, le président de l'UDF vise Raffarin et ses ministres, mais aussi le président de la République. Et cherche plus que jamais à apparaître comme une «alternative» à droite. Vote négatif sur le projet de loi de santé publique du gouvernement, menace de s'abstenir sur le budget 2004 (lire ci-contre) et, enfin, attaque en règle contre la toute nouvelle fondation de l'UMP, le projet piloté par Jérôme Monod, conseiller politique de Jacques Chirac.
Catimini. En plein procès Juppé sur les emplois fictifs au RPR, le chef de file des centristes a écrit mardi à Jean-Pierre Raffarin. Il le met en garde contre le «retour de l'argent des entreprises dans la politique» et reproche au gouvernement d'avoir agi en catimini pour aider l'UMP à financer sa fondation. En effet, après avoir un moment envisagé une loi, et donc un débat public au Parlement sur le fonctionnement des fondations politiques, l'UMP s'est servie d'un texte sur le mécénat, voté cet été, qui permet un financement sur fonds privés. Sur les rails, la «fondation pour l'innovation politique» de l'UMP attend un décret de «reconnaissance d'utilité publique» du Conseil d'Etat, contresigné par le Premier ministre, pour pouvoir recevoir de l'argent des entreprises. «Nous avons mis des années à exclure ces mécanismes pervers et on voudrait les réintroduire subrepticement, sans même que le Parlement ait eu à