En langage UMP, on appelle cela le «principe de précaution». Un principe que Matignon, à défaut de l'avoir mis en oeuvre à temps cet été pendant la vague de chaleur, a décidé d'appliquer... à la commission d'enquête sur la canicule. Hier, le groupe UMP a confié au député François d'Aubert le poste de rapporteur de la commission d'en quête, promis à Denis Jacquat. Un échange qui fait hurler l'intéressé, persuadé d'avoir été écarté «par l'entourage du Premier ministre», et dévoile l'inquiétude persistante du gouvernement face aux conséquences politiques de la canicule.
Zones d'ombre. Le 26 août, revenu en urgence à Paris, Denis Jacquat avait été nommé rapporteur de la mission d'information sur la canicule. Entre une commission d'enquête et une mission d'information, la différence n'est pas mince. La première a le pouvoir de convoquer et fait déposer sous serment, la seconde se contente d'auditionner. Une sorte de moindre mal pour un gouvernement embarrassé. Pourtant, pendant un mois, sous la houlette de Denis Jacquat, rapporteur, et du député PS Claude Evin, président, la mission a sérieusement déblayé le terrain en pointant les zones d'ombre : les relations entre Jean-François Mattei, le ministre de la Santé, et son cabinet, ou le rôle du ministère de l'Intérieur, saisi d'indications alarmantes par les pompiers qu'il n'a pas relayées. Le tout avec les compliments de la gauche à Jacquat pour sa façon de mener les débats.
La logique aurait donc voulu que Denis Jacquat continue le