Moderne, européen, écologiste, de gauche et... candidat. «Dire que cela ne me traverse jamais l'esprit serait hypocrite. Et je ne veux pas être hypocrite», a répondu hier soir sur France 2, lors de l'émission 100 minutes pour convaincre, Laurent Fabius à la question de savoir s'il serait candidat à l'Elysée en 2007. Dès le début de l'émission, après avoir cherché à se «montrer tel qu'[il est]» (Libération d'hier), le député de Seine-Maritime a hissé sa voix à la hauteur des critiques portées par Lionel Jospin, lundi dans Libération, contre les «mystificateurs» Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin. «Il y a un an, j'avais parlé de «bonimenteurs», a-t-il rappelé en qualifiant de «juste l'analyse de Lionel».

L'intervention de Jospin était sans doute la seule chose que Fabius n'avait pas prévue dans la préparation minutieuse de l'émission. Des mauvaises langues socialistes ont même poussé la malice jospinienne un peu loin en soupçonnant l'ex-Premier ministre d'avoir programmé la publication de son texte juste avant la prestation télévisée du député de Seine-Maritime. «La seule chose qui pourrait pousser Jospin à revenir, ce serait de voir Fabius seul postulant socialiste possible pour 2007», souriait un membre de la direction du PS lors du dernier conseil national. Hier soir, Fabius ne s'est pas trop attardé sur l'évocation de l'ex-candidat à l'Elysée. «Jospin avait un bilan correct, voire même bon», a-t-il glissé, tout en demandant à la gauche «de reconnaître ses erreurs». Et F