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Libération

Gendarmerie de Luri, un raté de plus.

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Le juge antiterroriste va se dessaisir de l'affaire de la caserne attaquée.
publié le 16 octobre 2003 à 1h24

Les juges contre Sarkozy ? Dans deux affaires récentes et importantes ­ celle de la gendarmerie de Luri et celle du FLNC du 22 octobre ­, les magistrats viennent d'adresser deux camouflets sévères au ministre de l'Intérieur. Le 6 juillet, au soir du référendum perdu, Nicolas Sarkozy claironnait : «Le temps de l'impunité est révolu.» Les clandestins n'avaient qu'à bien se tenir. Manque de chance, les terroristes ne le sont pas toujours. Ce ne sont pas parfois que des délinquants à la petite semaine. C'est le sens d'une ordonnance de dessaisissement que le juge Gilbert Thiel devrait rendre sous huitaine dans l'affaire de la gendarmerie de Luri.

«Provocation». Le 4 septembre, deux cocktails Molotov étaient lancés contre cette caserne de Haute-Corse, des inscriptions nationalistes étaient retrouvées sur place. En quinze jours, à la faveur de déclarations belliqueuses et de manifestations violentes, la banale affaire locale est devenue une affaire d'Etat. Les nationalistes dénonçaient un casus belli, une «provocation» de la part du gouvernement. Nicolas Sarkozy avait répliqué : «L'action déterminée de l'Etat ne s'arrêtera pas.» Et en privé, il n'hésitait pas à qualifier l'agression de «terro riste».

Six semaines plus tard, le mano a mano se solde par un match nul. Après une instruction «rapide, consciencieuse et professionnelle» ­ selon l'expression de l'avocat d'un des quatre jeunes mis en examen, Me Fabrice Organdi ­, le magistrat antiterroriste considère que ce dossier ne relève