Charles Pieri, même pour les nationalistes corses, demeure une énigme. Plutôt encombrante. Et loin de faire l'unanimité parmi les élus de Corsica Nazione. Le dirigeant de la Cuncolta des années fratricides (1990-1995) en rassure certains, en effraie d'autres. Il y a les indéfectibles et les affidés. Et puis les opposants et les adversaires. Mercredi soir, à Corte (Haute-Corse), le Bastiais n'était pas présent pour une nouvelle rencontre de la famille nationaliste qui cherche à s'unir en prévision des élections territoriales de mars. D'ailleurs, il participe peu à ce genre de réunions discrètes, préférant se réserver pour les grandes occasions. Celles où la presse est conviée.
Lorsqu'il est autour de la table, il s'exprime peu. Officiellement, c'est un militant comme les autres. Mais son passé et sa réputation impliquent que sa parole est très écoutée. «Il est davantage un fin politique qu'on veut bien le dire», confie un adversaire. On guette quand même le dérapage. «Charles n'est porte-parole de rien, témoigne un de ses amis. Il se tient à la ligne préétablie par Indipendenza.» «Je ne serai jamais son ami, confie un dirigeant d'Indipendenza. Je ne suis pas toujours avec lui. Mais lorsque je lis tout ce que je lis sur son compte, ça me fait sourire. En faire un mafieux, c'est lui rendre le plus grand service. ça nous ressoude autour de lui. Car le procès qu'on tente de faire au nationalisme est le même qu'on fait à Charles. Nous sommes devenus ordinaires, lui aussi.»
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