Non, il n'existe pas une Marianne officielle dont le buste devrait trôner dans toutes les mairies de France. Non, l'élection d'une Marianne ne fait pas partie des prérogatives des maires de France. Non, elle n'a pas lieu tous les quatre ans... Depuis la désignation par une association privée, mercredi, de l'animatrice Evelyne Thomas comme nouvelle Marianne, la rumeur court, enfle, sème la confusion. Un imbroglio délicieusement absurde, quoique délicat à démêler.
Bardot. L'idée de donner à Marianne les traits d'une star remonte à 1970, quand le peintre Alain Aslan sculpte une Brigitte Bardot en bonnet phrygien, puis récidive huit ans plus tard, avec Mireille Mathieu. En 1984, un ex-journaliste, Alain Trampoglieri, reprend l'idée et lance, avec le soutien d'Edgar Faure, une association destinée à remettre chaque année des Marianne d'or aux vingt meilleurs maires de l'année. Pour se faire connaître, l'association décide de désigner ses propres Marianne, selon une périodicité aléatoire. Ce sera d'abord Catherine Deneuve, puis, en 1990, Inès de La Fressange.
Remises du prix, articles dans le journal municipal, photos du maire : à travers les Marianne d'or, c'est l'univers des élus locaux qui se dévoile. Les plus hautes instances de l'Etat se prêtent au jeu : le 1er juillet, le 20e anniversaire de l'association fut conclu par un discours du président (UMP) du Sénat, Christian Poncelet. Et, avec le temps, Alain Trampoglieri finit par constituer une sorte de club très