Oublier l'école pour retrouver l'éducation. C'est le concept autour duquel les socialistes lancent ce samedi leurs Assises de l'éducation. Promis-juré, ce ne sera pas un énième «grand débat», à l'image de celui qu'organise le gouvernement. Le timing est d'ailleurs décalé, puisque le PS n'espère pas boucler la synthèse de ses «cahiers de propositions» avant le printemps 2005. Explication de la démarche par Marie Raynal, déléguée nationale du PS, enseignante, ancienne membre du cabinet de Claude Bartolone au ministère de la Ville et auteur d'Eduquer ou punir, il faut choisir (ESF Editeur, 2003).
Le PS veut définir «les grands axes de son projet pour l'éducation». Il n'en avait pas ?
Il n'en avait plus. Aucun des candidats à la présidentielle n'a su poser la question de l'éducation. Nous nous reposions sur une conception honorable de l'éducation, mais qui ne répond plus aux enjeux actuels.
Laquelle ?
Pour le PS comme pour beaucoup de citoyens, le mot «éducation» appelle immédiatement une référence à «Education nationale». Donc aux enseignants. Or la question de l'éducation appartient à la société. Elle consiste à dire comment on s'occupe des enfants dès leur plus jeune âge. A l'école, bien sûr, mais aussi dans la ville, dans la famille... Nous avons eu tendance à ramener ce sujet à des débats techniques ou budgétaires.
Cette panne de projet ne tient donc pas seulement aux «années Allègre» ?
Non. On était sur des rails, on y est resté. En l'espèce, cela consistait à renvoyer la questi