Le pape vaut bien une messe. Jean-Pierre Raffarin sera samedi et dimanche au Vatican pour la béatification de mère Teresa (lire aussi page 8) et le 25e anniversaire du pontificat. Il voyage en compagnie de son épouse, Anne-Marie, et de Bernadette Chirac. Une visite qualifiée de «mi-privée, mi-publique» par son entourage.
Mercredi, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, avait estimé que le Premier ministre commettait «une erreur de pédagogie» en se montrant à Rome en plein débat sur le port du foulard : «On ne peut pas exiger que la deuxième religion en France, la religion musulmane, respecte les lois laïques en donnant soi-même des signes contradictoires.»
«Erreur». Une réaction «malvenue et politicienne», estime-t-on à Matignon. «Jean-Pierre Raffarin est catholique, ce n'est un secret pour personne. Il ne peut pas faire fi de sa foi», dit un de ses proches. Mais, jure le même, «il a du respect pour toutes les religions et ce n'est pas une grenouille de bénitier».
En fait, la pratique religieuse de Raffarin se limite essentiellement aux messes de baptême, mariage ou enterrement de ses connaissances. Et lorsqu'il s'y rend en tant que chef du gouvernement, comme aux obsèques de Jean-Luc Lagardère, il ne communie pas. Il s'inscrit dans la continuité des chefs d'Etat et de gouvernement de droite qui affichent leurs convictions religieuses. Jacques Chirac lui-même se rend régulièrement à l'office lorsqu'il est en villégiature au fort de Brégançon.