Menu
Libération

Raffarin se pose en laïc qui n'occulte aucun culte

Article réservé aux abonnés
publié le 18 octobre 2003 à 1h27

Jean-Pierre Raffarin n'est pas mécontent de son coup : depuis vendredi, il est le premier chef de gouvernement français à se rendre à la Grande Mosquée de Paris, un lieu jusque-là plutôt prisé par les présidents de la République. Le symbole tombe à point alors que se déroule le débat sur la laïcité. Et lui a permis de faire oublier, le temps d'une matinée, son voyage controversé au Vatican (lire ci-contre). Accompagné du ministre des Cultes, Nicolas Sarkozy, le Premier ministre a profité de cette visite pour dénoncer la progression d'une «certaine islamophobie qui se développe incidemment et parfois sournoisement» en France, tout en réaffirmant son opposition résolue au port du voile à l'école.

«Composante». Après avoir visité les jardins et la bibliothèque de la mosquée en compagnie de son recteur Dalil Boubakeur, également président du Conseil français du culte musulman (CFCM), le Premier ministre a délivré un message d'apaisement à ce qu'il appelle la «composante» musulmane de France, plutôt que la «communauté». «Je ne fais pas partie de ceux qui ont peur des religions. Seules leurs dérives sont dangereuses.» Et d'insister : «L'islam a toute sa place en France. L'islam ne saurait être réduit à l'islamisme» ou «à l'oppression d'un sexe sur l'autre». «On est français, que l'on vienne d'Auvergne ou du Maghreb», a-t-il déclaré, avant de prévenir que, comme face à «l'antisémitisme qui se développe», le gouvernement serait «intransigeant» avec tous ceux «qui voudraient propager