Après avoir pris son temps, l'Assemblée est condamnée à l'abattage pour conclure l'examen du projet de loi de finances 2004. Les quatre premiers jours de discussion n'ont permis d'adopter que 14 articles, il en restait hier 29 pour boucler la partie de la loi consacrée aux recettes et à l'équilibre général. Les députés devaient achever leur travail au plus tard à sept heures ce matin, avec au menu la fiscalité locale ou le transfert du RMI-RMA aux départements.
Cette précipitation ne fait pas l'affaire de François Bayrou qui a demandé hier que la discussion sur la question de l'ASS et du RMI (article 40) vienne en début de soirée, à «une heure décente pour un débat sur le projet social de la nation». En vain. Le gouvernement et l'UMP se sont fait un malin plaisir de maintenir la discussion de l'article 40 au petit matin, trop heureux de priver le président de l'UDF d'une tribune médiatique. Le ministre délégué au Budget, Alain Lambert, s'est amusé à parler au nom des «députés vertueux, qui suivent le budget du début à la fin». Et s'est moqué des «orateurs de passage», souvent absents, comme ce fut le cas du président de l'UDF, vendredi, lors du vote sur le gazole. Dans les couloirs, Bayrou ne cachait pas son dépit.
Pour éviter l'absention de l'UDF, le gouvernement envisageait de garantir l'accès au revenu minimum d'activité (RMA) à toute personne perdant ses droits à l'ASS. Insuffisant pour l'UDF comme pour le PS Didier Migaud: «On prévoit 50 000 emplois au titre du RMA en 200