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Libération

Je me souviens de la fracture sociale

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Aujourd'hui à Valenciennes, Jacques Chirac veut renouer avec les Français en difficulté.
publié le 21 octobre 2003 à 1h27

Jacques Chirac invente le déplacement préventif. Entre deux portes d'avion pour des voya ges à l'étranger, le chef de l'Etat s'offre ce matin un détour par une province française. Critiqué à droite comme à gauche pour son absence sur la scène nationale, il débarque avec son barnum dans le Nord aux côtés de Jean-Louis Borloo, ministre délégué à la Ville. Cette visite thématique dans des quartiers en difficulté de l'agglomération de Valencien nes vise à démontrer que le président de la République se soucie encore du quotidien des Français, et plus particulièrement des plus démunis d'entre eux. Une manière de peaufiner son image sociale mais, surtout, de renouer avec son thème fétiche de 1995 : la fracture sociale.

«Grincheux». Avec des formules chocs et deux-trois idées iconoclastes, il essaiera de marquer les esprits et de faire taire ceux qui l'accusent de trop négliger les sujets franco-Français, des «grincheux», selon l'expression d'une députée très proche du Président. Car, aussitôt ce petit tour du Valenciennois achevé, Jac ques Chirac s'envolera demain pour quatre jours dans deux Etats parmi les plus pauvres d'Afrique : le Niger et le Mali. Sur place, il discourra une nouvelle fois sur la fracture planétaire, plaidera pour le dialogue entre les cultures et se fera l'avocat des pays du Sud. Loin, bien loin, des préoccupations d'une grande partie des Français.

L'Elysée a bien compris qu'il y avait urgence à voir Jacques Chirac renouer avec les Français. Mais le plus diffici