Très critique sur le budget, le président de l'UDF, François Bayrou, se veut le «porte-parole» des «déçus de la politique du gouvernement». Il incite ses troupes à faire entendre «une expression différente» en présentant des listes autonomes au premier tour des régionales.
Peut-on être dans la majorité et ne pas approuver le budget ?
La question est : l'UDF doit-elle approuver automatiquement, sous prétexte de solidarité majoritaire, ce qui se décide sans elle et en ignorant ses avertissements ? Ma réponse est non. Baisser les impôts de 3 % et, dans le même temps, augmenter le gazole, c'est-à-dire pénaliser le monde du travail, les petits salaires avec des voitures diesel, ce n'est pas juste. Financer les baisses d'impôt des ménages les plus favorisés et supprimer en même temps l'ASS, l'allocation des chômeurs en fin de droits, c'est encore plus injuste. L'UDF peut le dire parce qu'elle a choisi d'être libre. Des millions de Français, tous ceux qui ne veulent pas du retour du PS mais sont déçus de la politique du gouvernement, ceux qui, comme nous, disent «on ne comprend pas où ça va», trouvent ainsi des porte-parole.
Sur l'allocation spécifique de solidarité, le gouvernement a cherché un terrain d'entente...
A l'heure où je vous parle, je n'en vois pas de signe. Des associations comme ATD quart monde ont dit : «Attention, en supprimant l'ASS, vous allez favoriser la pauvreté et la précarité !» Le gouvernement ne veut pas entendre. Quand on nous dit : on va remplacer l'ASS par l