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Libération

Chirac retrouve sa fracture sociale et puis s'en va.

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publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Valenciennes, envoyé spécial.

Jacques Chirac, c'est comme le pape. On le touche, on l'embrasse. Et on attend un miracle. Hier, à Valenciennes, comme il y a un mois à Auxerre, de miracle il n'y en a pas eu. Juste une transfiguration, un Chirac rajeuni de huit ans, qui redécouvre «cette fracture sociale qui menace de s'élargir en une fracture urbaine, ethnique et parfois religieuse» dont il avait fait son slogan présidentiel de 1995. Partout où il est passé, flanqué d'un Jean-Louis Borloo, ministre délégué à la Ville, ancien maire de Valenciennes, tantôt guide, tantôt garde du corps, le chef de l'Etat a promis qu'il allait «changer la donne». Comme s'il ne se lassait pas d'être toujours en campagne électorale. Davantage dans le registre des promesses que des réalisations, il retrouve les accents du «Chi» qu'il fut lors de la présidentielle de 1995.

«Il n'est pas acceptable...» Le constat chiraquien est implacable : «Il n'est pas acceptable que le progrès économique ne profite pas à tous (...). Il n'est pas acceptable que des demandes d'emploi passent à la corbeille en raison des origines maghrébines. Il n'est pas acceptable que l'insécurité s'impose dans certaines zones, que les valeurs de laïcité et de respect de la femme y soient bafouées. Il n'est pas acceptable que l'égalité des chances ne soit pas une réalité partagée, ressentie et vécue par tous.» Pour «changer la donne», il va d'abord «changer le visage de la ville». Puis «faire revenir la République» dans les cités de no