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Libération
Interview

«J'attends des choix concrets».

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publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Président d'ATD-Quart-Monde, Pierre Saglio revient sur la «fracture sociale» évoquée hier par Jacques Chirac.

Etes-vous satisfait d'entendre Jacques Chirac parler à nouveau d'exclusion ?

Je suis satisfait lorsque le président de la République rappelle que la pauvreté, l'exclusion, la fracture urbaine ne sont pas acceptables. Nous attendons maintenant des choix concrets dans l'action gouvernementale. Je note que dans le projet de budget 2004, les ministères du Logement et des Affaires sociales, qui sont à la pointe des politiques publiques de lutte contre l'exclusion, voient leurs moyens réduits.

Pourtant, avec la loi Borloo, le gouvernement fait des efforts pour améliorer le cadre de vie dans les quartiers où vivent les plus modestes...

La loi d'orientation et de rénovation urbaine va évidemment dans le bon sens, puisqu'elle s'attaque à la question de l'habitat indigne. D'accord pour démolir, reconstruire, réhabiliter des immeubles dégradés et offrir un cadre de vie décent aux habitants de ces quartiers. Mais il faut aussi prendre à bras-le-corps le problème de la pénurie de logements. Des rapports sérieux évaluent à un million leur déficit en France. De nombreuses personnes vivent dans un habitat précaire faute de trouver à se loger.

La loi de lutte contre les exclusions de 1998 n'est-elle pas un texte incantatoire ?

En France, nous n'en sommes plus à nous demander ce qui doit être fait pour lutter contre l'exclusion et la grande pauvreté. Une loi fixant des caps et les grandes o