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Libération

La division des gauches exacerbée par l'affaire Ramadan.

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publié le 24 octobre 2003 à 1h31

Comme un mur entre les gauches. A trois semaines du Forum social européen (FSE), l'incompréhension grandit entre la gauche institutionnelle et la gauche mouvementiste. Objet du différend : la participation de Tariq Ramadan, théologien musulman, à la grande messe des altermondialistes, qui aura lieu à Saint-Denis et Paris du 12 au 15 novembre. Et, par conséquent, la complaisance supposée de quelques altermondialistes vis-à-vis de certaines thè ses antisémites. Dans un texte toujours diffusé sur le Net (Libération du 11 octobre), Ramadan met en cause des «intellectuels juifs français», les accusant de défendre Israël par réflexe communautaire. Hier, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a annoncé qu'elle allait engager des poursuites contre l'universitaire suisse. Ce qui ne l'empêchera pas de participer à l'une des très nombreuses «plénières» organisées par le FSE. Aux côtés de Mouloud Aounit (Mrap) et de Henri Wahlaum (Réseau européens des juifs pour la paix), il devisera sur «le racisme, la xénophobie, l'anti sémitisme, l'islamophobie...».

Pression. Ça tombe bien : des dirigeants socialistes l'accusent d'être un Le Pen musulman. Mercredi, c'est Julien Dray qui réclamait une «clarification», estimant que le théologien «n'avait pas sa place» au FSE. Hier, trois autres responsables du PS, membres de trois courants différents (Vincent Peillon, Jean-Luc Mélenchon et Manuel Valls), écrivaient dans le Nouvel Observateur : «En pointant des intellectuels désignés comme "juifs"