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Libération

Les ouvriers du Nord n'ont pas Delevoye dans le coeur.

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Ils reprochent au ministre de la Fonction publique ses fausses attentions.
publié le 25 octobre 2003 à 1h33

Lille, de notre correspondante.

C'est à se demander s'il a encore un pied-à-terre à Paris. Jean-Paul Delevoye, encore ministre de la Fonction publique et déjà tête de liste UMP aux régionales dans le Nord-Pas-de-Calais, inaugure, décore, trinque et pose pour la photo. De préférence au nord d'une ligne Berck - Avesnes-sur-Helpe, et avec la constance d'un coureur de fond. En moins de dix jours, il a réussi à inaugurer un centre d'appels sur l'ancien site de LU-Calais, une formation d'imagerie médicale à Arras, un tronçon de départementale à Beaurains. Il a serré des paluches à l'assemblée générale des maires du Pas-de-Calais, fêté les 150 ans de l'usine de levure Lesaffre, remis une Légion d'honneur à Valenciennes, un ordre du Mérite à Hautecloque, etc.

Colère. C'est le ministre qui coupe les rubans, mais c'est le candidat, longtemps sénateur-maire de Bapaume, qui est entré en campagne. Et se heurte parfois à la colère des chômeurs de LU ou des ouvriers de la Comilog, l'usine de ferromanganèse de Boulogne ­ dont l'Etat est actionnaire ­, promise à la fermeture. «On veut des petits-fours !» scandaient les Comilog, fin septembre, alors que le ministre inaugurait la nouvelle mairie de Wimille. Il se voulait ministre à l'écoute des ouvriers menacés, le voilà candidat pris à partie. A Noyelles-Godault, les Metaleurop ne manifestent plus. Ils avaient été soutenus dès le départ par Delevoye, «régional de l'étape», au lendemain de l'annonce de la fermeture de la fonderie. Depuis l'annon